神戸 (Kobe) : à visiter ? mmmh... à habiter !
- Vous préférez la montagne ou la mer ?
- Les deux !
- Habitez alors à Kobe !
- Kobe ?
- Oui, ça veut dire la porte de dieu (ko
= dieu ; be =
porte). Cette porte s'est ouverte récemment, en 1863. Après 3 siècles de
fermeture du pays, ce petit port de pêche eut un sort particulier puisqu'il lui
fut permis de créer une école navale, de s'ouvrir au monde extérieur et d'y
accueillir des étrangers... seulement 2 autres villes connurent le même destin
: Nagasaki (au sud, sur l'île de Kyushu) et Yokohama (au nord, proche de
Tokyo). Depuis, Kobe est devenu l'un des plus importants ports de commerce du
pays.
- Kobe
est une ville super moderne ! dis-je à une étudiante.
- C'est normal ! Elle a été reconstruite en 1995.
L'étudiante sourit en me voyant fouiller dans ma mémoire ce qui apparaît être
un fait notoire... Elle sait que je viens de débarquer au Japon et que c'est
mon 1er jour à l'école de Sannomiya, à Kobe.
- Ja, bon, en janvier 1995, nous avons eu
un tremblement de terre.
Presque toute la ville a brûlé. J'habitais alors à Kitano, au 16e étage d’un
building. Je dormais quand, vers 6h, tout s'est mis à trembler, à craquer puis
à brûler. Les vitres ont volé en éclats et mon piano... crac ! en quelques
secondes... c'était de la bouillie. Contrairement à mes voisins, j'ai eu de la
chance de m'en sortir...
C'est
la vie, conclut-elle comme pour s'excuser de me parler de choses
graves. S'excuser ? mais pourquoi ? c'est un traumatisme pour elle et elle
accepte quand même de m'en parler. Avec retenue en plus ! Un prof m'explique
après la leçon qu'elle s'est excusée au cas où elle m'aurait indisposée en parlant
de choses trop violentes. Ne pas gêner l'autre... surtout un Sensei, un professeur... c'est
important, me dit-on. Pfou ! pour un 1er cours, que d'émotions !
Ce
tremblement de terre, le plus violent depuis celui de Tokyo en 1923, a fait plus de 6 000 morts
et a surpris le pays car Kobe, contrairement à Tokyo, était réputé pour être
une zone sûre. Durant mes 2 années de boulot à l'école de Sannomiya, mes
étudiants m'ont souvent reparlé de cet événement terrible. Beaucoup
d'événements annuels ont lieu à la mémoire des victimes comme les Luminarie de Noël (voir article
sur Noël).
J'avoue
que même sur place, j'ai eu dû mal à imaginer ce qui a pu se passer... jusqu'à
ce que je sente un jour des secousses... au 19e etage d'un grand building. Eh
?! On dirait que le building flotte sur la mer ! Ou que je marche sur un
matelas pneumatique... euh... euh... ah ! c'est fini. Pfou ! quelques secondes,
ça suffit.
- Quel est ce pont immense et qui semble pourtant si léger ?
Même d'Osaka, je peux le voir !
- C'est le pont d'Akashi,
m'explique Takashi, un étudiant. Depuis 98, il relie Kobe à l'île d'Awaji.
- Il fait trois cent... non... trois neuf... non... ah, les chiffres !!! musukashii ! c'est difficile !
il fait... 3911 mètres ! Yatta !
ça y est, c'est dit ! s'exclame Yoko. C'est le pont le plus long du monde.
- Et vous pouvez être sûr de sa solidité ! Lors du tremblement de terre de 95,
le port a été complètement détuit... mais le pont, lui, a tenu bon ! L'espace
entre ses deux tours s'est seulement agrandi d'un mètre.
Port-Island
Nouvel aéroport de Kobe
Motomachi, le centre-ville
Quartier chinois, un des 3 populaires au Japon, plus petit que celui de Yokohama et de Nagasaki.
Biennale de Kobe
Concert de violon et de piano à Motomachi
Isakaya avec la famille de Mme Hisano
Obake ! Fantôme !
Quartier de Kitano, quartier européen du XIXe s.
Au
Café de Paris, on prend un petit dessert... en écoutant une chanson de Carla
Bruni, bien connue au Japon. Et qui dit Carla Bruni, dit... Sarkozy qui fait
bien parler de lui ! On rencontre le propriétaire du café, qui revient de la soirée de
la francophonie organisée par l'ambassade.
Cet
Algérois chaleureux, après avoir vécu à Paris puis à Londres, habite à Kobe depuis 18 ans.
"Tu vois, des centaines
de touristes traversent cette rue principale chaque jour et sont prêts payer un bon petit repas
français... alors j'ai mis mon lunch menu à 3 000 yens au lieu de 1 500 yens (env. 9 euros), prix habituel pour un déjeuner... et
ça marche ! on fait salle pleine à midi et le café est réservé presque tous les week-ends pour des mariages."